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Les panneaux solaires sont de plus en plus prisés pour produire une électricité propre et réduire ses factures. Mais en France, installer du photovoltaïque s’accompagne de règles précises. Cet article pédagogique fait le point sur la législation encadrant les différentes catégories d’installations photovoltaïques – de la petite autoconsommation chez un particulier aux centrales solaires industrielles – et détaille les démarches réglementaires, seuils techniques, obligations fiscales et autres formalités (urbanisme, CONSUEL, raccordement Enedis, contrats de vente, etc.) à connaître. Destiné au grand public comme aux installateurs, ce guide explique clairement les obligations légales à chaque étape, avec des exemples concrets et des liens utiles vers les ressources officielles.
En France, le cadre réglementaire varie selon le type d’installation solaire. On distingue principalement : l’autoconsommation sans injection (vous consommez toute votre production, rien n’est injecté sur le réseau), l’autoconsommation avec injection (vous réinjectez le surplus et le vendez partiellement ou totalement), les installations autonomes hors réseau, et les installations dites « industrielles » de grande puissance. Chacune a des contraintes spécifiques que nous détaillons ci-dessous.
C’est le cas où toute l’électricité solaire produite est consommée sur place, sans renvoyer d’excédent sur le réseau public. Techniquement, on utilise soit un dispositif pour brider la puissance ou stocker le surplus, soit on dimensionne l’installation pour qu’elle soit inférieure aux besoins instantanés. Ce mode convient à ceux qui veulent simplement alléger leur facture d’électricité sans démarche de revente.
Démarches administratives : Même sans injection, il faut respecter les formalités d’urbanisme. Pour des panneaux sur votre toit, une déclaration préalable de travaux (DP) en mairie est généralement obligatoire. En zone non protégée, il existe une exception pour les très petites installations au sol : si la puissance n’excède pas 3 kWc et que les panneaux ne dépassent pas 1,80 m de hauteur, aucune autorisation n’est requise *. En revanche, dans un secteur protégé (site patrimonial, abords de monument historique, etc.), une DP est exigée quelle que soit la taille*. Pour les projets intégrés à une construction neuve, pensez à inclure les panneaux dans le permis de construire du bâtiment.
Du côté du gestionnaire de réseau (Enedis), une convention d’autoconsommation sans injection (CACSI) doit être établie pour officialiser que votre installation n’enverra rien sur le réseau (Convention d'autoconsommation sans injection pour une installation ...). Cette convention (un simple formulaire) est à remplir via le portail Enedis avant la mise en service. Elle engage l’autoproducteur à bloquer l’injection de tout surplus, généralement au moyen d’un onduleur paramétré ou d’un dispositif de gestion*. En pratique, Enedis installe un compteur Linky capable de distinguer soutirage et injection, mais dans ce mode « zéro injection », le compteur ne devrait jamais enregistrer d’énergie injectée.
Consuel et conformité : Bonne nouvelle, les petites installations en autoconsommation totale peuvent être dispensées de certificat Consuel sous certaines conditions. Le passage du Consuel n’est pas obligatoire si l’installation ne dépasse pas 3 kVA de puissance de sortie (puissance de l’onduleur) et qu’il n’y a pas de batterie de stockage *◘. En dessous de ce seuil, et sans injection, on considère que le raccordement ne nécessite pas de contrôle systématique du Consuel. En revanche, au-delà de 3 kVA ou si votre système comporte un stockage (batterie), il faudra faire certifier l’installation électrique par le Consuel *◘. Dans la pratique, certaines agences peuvent demander des justificatifs complémentaires selon le schéma de raccordement ; se référer au formulaire CACSI/Enedis et aux notices Consuel locales. Concrètement : un kit solaire de 2 kW sans injection sur une maison pourra éviter le Consuel, tandis qu’une installation de 6 kW nécessitera un certificat. Si requis, on utilisera le formulaire bleu du Consuel pour une installation de production sans stockage, ou le formulaire violet s’il y a des batteries *◘ (voir plus bas la section dédiée aux formulaires Consuel). Notez qu’en dessous de 3 kW sans injection, une simple déclaration CACSI à Enedis suffit et le Consuel n’est pas exigé *◘.
Seuils techniques à respecter : Un point important est la puissance maximale injectée sur une phase du réseau. En France, au-delà de 6 kVA par phase, le raccordement doit être en triphasé (Panneaux solaires triphasés : Est-ce possible ? (Guide 2025)). Cela signifie que si votre installation dépasse ~6 kW de puissance onduleur en monophasé, Enedis vous imposera de passer en triphasé (ou de brider l’onduleur à 6 kW). Cependant, en autoconsommation sans injection, il est rare d’installer une puissance très supérieure à 6 kW sur une habitation en monophasé car tout surplus serait perdu. Dans la pratique, la limite de 6 kVA correspond souvent à la puissance souscrite de votre compteur. On ne peut pas injecter plus que la puissance de son abonnement : si vous n’avez qu’un contrat 6 kVA (monophasé) et que votre production solaire dépasse momentanément 6 kW, le disjoncteur de branchement sautera*. Il faut donc dimensionner judicieusement ou augmenter son abonnement/triphaser le raccordement au besoin.
Obligations fiscales et aides : En l’absence de revente d’électricité, vous n’avez aucun revenu à déclarer aux impôts. Vous consommez simplement votre énergie, ce qui n’est pas imposable. Depuis le 1er octobre 2025, la fourniture et la pose d’installations photovoltaïques ≤ 9 kWc peuvent bénéficier d’un taux de TVA réduit unique de 5,5 % si les critères de l’arrêté du 8 septembre 2025 sont remplis (empreinte carbone des modules ≤ 530 kgCO2e/kWc, teneurs maximales en métaux : argent < 14 mg/W, plomb < 0,1 %, cadmium < 0,01 %, et présence d’un EMS permettant le pilotage/synchronisation des usages) **. À défaut de respecter ces critères, on reste sur les règles antérieures : 10 % (travaux réalisés par un pro dans un logement de plus de 2 ans) pour ≤ 3 kWc et 20 % au-delà *. Notons que sans revente, la question de l’exonération d’impôt ne se pose pas, et il n’est pas possible pour un particulier de récupérer la TVA sur l’achat du matériel dans ce cas (la récupération de TVA implique d’avoir une activité de vente soumise à TVA, voir plus loin).
À compter du 1er octobre 2025, la fourniture et l’installation de panneaux photovoltaïques d’une puissance inférieure ou égale à 9 kWc bénéficient d’un taux réduit unique de 5,5 %, remplaçant les taux antérieurs de 10 % et 20 %.⚠️ Attention : l’application de ce taux réduit sera soumise à des conditions environnementales et techniques précises, qui doivent être confirmées par un arrêté ministériel à paraître.
Exemple concret – autoconsommation totale 3 kWc : Monsieur Durand fait installer 8 panneaux (3 kWc) sur son toit, uniquement pour autoconsommer. Il dépose une déclaration préalable en mairie (obligatoire pour la pose de panneaux sur toiture) et signe avec Enedis une convention CACSI confirmant le zéro-injection* . Son installateur paramètre l’onduleur pour qu’aucun surplus ne parte sur le réseau. L’installation faisant 3 kW, le Consuel n’est pas nécessaire dans son cas *◘. Si l’installation remplit les critères de l’arrêté du 08/09/2025 (modules conformes + EMS), Monsieur Durand bénéficie du taux de TVA de 5,5 % sur la fourniture et la pose. À défaut, il restera au régime précédent (10 % ≤ 3 kWc). Il n’a aucune autre démarche après la mise en service : toute l’énergie solaire alimente directement sa maison, son compteur Linky ne devrait jamais afficher d’injection. Les mois où sa production excède sa consommation instantanée, l’énergie excédentaire est simplement perdue (son onduleur réduit la puissance automatiquement). Mais la plupart du temps, M. Durand consomme tout, et il voit sa facture d’électricité baisser.
Ici, votre installation injecte sur le réseau public tout ou partie de la production. On distingue deux sous-cas : la vente de surplus (vous autoconsommez prioritairement et ne vendez que l’excédent) et la vente totale (toute la production est injectée et vendue, vous n’en consommez pas directement). Le cadre légal de ces deux configurations est similaire, à quelques nuances près, car dans les deux cas on devient producteur d’électricité raccordé au réseau.
Démarches de raccordement et contrats : Contrairement au zéro-injection, vous allez ici établir un raccordement avec injection auprès d’Enedis. La première étape est de déposer en ligne une demande de raccordement de production – de préférence via le compte raccordement en ligne d’Enedis *•. Enedis instruira votre demande et vous fera signer une convention de raccordement, d’accès et d’exploitation, souvent appelée CRAE*. Ce contrat avec Enedis vous autorise à injecter sur le réseau jusqu’à une puissance donnée*. Une fois l’installation réalisée, il faudra obtenir le certificat Consuel (attestation de conformité électrique) et le transmettre à Enedis*. Enedis procédera alors à la mise en service du raccordement, généralement en programmant ou activant votre compteur Linky en mode production. Le compteur communicant Linky est calibré pour mesurer séparément l’énergie soutirée du réseau et l’énergie injectée *○.
En parallèle, pour valoriser l’électricité injectée, il convient de signer un contrat d’achat. Dans la majorité des cas pour les petites installations, on utilise le mécanisme de l’Obligation d’Achat (OA) avec EDF OA, filiale d’EDF chargée d’acheter la production solaire à un tarif réglementé ****. Ce contrat OA fixe un tarif d’achat garanti sur 20 ans*○, défini par arrêté ministériel. Les tarifs et montants de prime évoluent trimestriellement. Depuis les ajustements publiés en mars 2025, à titre indicatif pour les nouvelles mises en service : en vente de surplus, le tarif réglementé est de l’ordre de 40 €/MWh (~0,04 €/kWh) et la prime à l’autoconsommation pour les puissances ≤ 9 kWc est d’environ 80 €/kWc (versée sur 5 ans) *○. En vente totale, les niveaux dépendent de la puissance (≤ 3, ≤ 9, ≤ 36 kWc, etc.) et sont mis à jour par arrêté ; il est recommandé de consulter Photovoltaique.info pour les barèmes en vigueur. (Les chiffres antérieurs cités à titre d’exemple début 2025, ~0,10 €/kWh et ~390 €/kWc, ne sont plus d’actualité pour les nouveaux dossiers.)
Au moment de la mise en service, vous aurez donc trois documents clés : le certificat Consuel visé, la convention CRAE signée avec Enedis, et le contrat de vente signé avec EDF OA (ou un autre acheteur agréé) **. Enedis informera l’acheteur de la mise en service afin que le contrat de rachat démarre **. Notons qu’il n’est pas obligatoire de vendre à EDF OA : il existe d’autres acheteurs d’énergie (Enercoop, TotalEnergies, etc.), mais EDF OA est le plus courant dans le cadre du tarif réglementé.
Urbanisme et emplacement : Les règles d’urbanisme pour l’installation des panneaux sont identiques à celles vues précédemment. Sur toiture, une déclaration préalable est requise dans la plupart des cas *. Au sol, les petites installations destinées à la revente posent un cas particulier : les arrêtés tarifaires récents exigent que la vente de surplus concerne des installations sur bâtiment (toiture) et non au sol. En effet, la vente de surplus n’est éligible qu’en pose sur toiture **. Une installation au sol de quelques kilowatts ne pourra pas bénéficier du contrat OA pour le surplus. En revanche, la vente totale sur une installation au sol est possible à partir de 9 kWc ** (en dessous, la vente totale au sol n’est pas ouverte dans le cadre réglementé). Ainsi, un particulier qui voudrait mettre 6 kW de panneaux au fond de son jardin sans les consommer ne pourrait pas vendre dans le cadre OA standard, sauf à passer par un appel d’offres spécifique (peu probable à cette échelle). En pratique, les petites puissances à vendre sont presque toujours sur toiture ou structure de bâtiment. Pour les grandes toitures (>250 m²) ou ombrières de parking, on reste dans le cadre du permis simplifié (DP) quelle que soit la puissance, sauf secteur protégé (voir plus loin section Industrielles).
Consuel et conformité : Toute installation avec injection requiert un Consuel obligatoire avant la mise sous tension par Enedis *○. Comme indiqué précédemment, on utilisera le formulaire bleu (production sans stockage) ou violet (avec stockage). Si l’installation est mixte (production + consommation domestique modifiée), l’installateur peut avoir à remplir deux attestations (une jaune pour la partie consommation, et une bleue/violette pour la partie production) *○. Le Consuel vérifie que l’onduleur est bien aux normes, que le raccordement au tableau électrique respecte la norme NF C15-100, et que les dispositifs de protection (sectionneurs, parafoudres, etc.) sont conformes. Cette attestation de conformité est indispensable pour que le gestionnaire de réseau autorise la mise en service *○. Enedis refusera de mettre en service le compteur de production sans le Consuel visé.
Seuils techniques : Là encore, le seuil de 6 kVA par phase est déterminant. Au-delà de 6 kW d’onduleur, un raccordement triphasé est imposé **. Cela signifie que pour installer, par exemple, 9 kWc en vente de surplus sur une maison en monophasé 6 kVA, il faudra soit passer le compteur en 9 kVA triphasé, soit brider l’onduleur à 6 kW injectés max **. Beaucoup d’installations résidentielles se limitent à 6 kW pour rester en monophasé. Par ailleurs, il ne faut pas dépasser la puissance de son abonnement en injection : on ne peut injecter plus que ce que le disjoncteur supporte **. Si vous avez un abonnement 9 kVA (45 A) et un onduleur de 9 kW, c’est cohérent ; mais si vous n’avez que 6 kVA souscrits, un onduleur de 9 kW ferait disjoncter en cas de production maximale. En somme, dimensionnement de l’installation, puissance de raccordement et régime mono/tri doivent être réfléchis ensemble.
D’autres seuils interviennent dans la réglementation : 36 kVA est la puissance maximale d’une installation pour rester en basse tension standard chez Enedis. Au-delà (entre 36 et 250 kVA, puis >250 kVA), les procédures de raccordement sont plus complexes (souvent raccordement au réseau moyenne tension). Mais pour des installations domestiques ou petites professionnelles, on reste généralement ≤36 kVA. Par ailleurs, les paliers de puissance des tarifs d’achat sont à connaître : ≤3 kWc, ≤9 kWc, ≤36 kWc, ≤100 kWc, ≤500 kWc, etc., chaque palier ayant un tarif de rachat spécifique ou des conditions (par exemple, au-delà de 100 kWc, on passe par un appel d’offres au lieu d’un tarif standard). Exemple : jusqu’à 9 kWc sur bâtiment, on bénéficie du tarif réglementé sans appel d’offres*☺; entre 100 et 500 kWc sur bâtiment, un tarif est encore disponible (arrêté du 6 octobre 2021) mais plus bas *☺; au-delà de 500 kWc, plus de tarif d’achat automatique, il faut candidater à un appel d’offres (CRE).
Obligations fiscales : Dès lors qu’il y a revente d’énergie, même partielle, il y a des implications fiscales. Heureusement, les petites productions sont exonérées d’impôt sur le revenu sous certaines conditions. L’article 35 ter du CGI exonère les revenus de vente d’électricité photovoltaïque si : la puissance installée est ≤ 3 kWc, raccordée sur au plus 2 points de livraison, et que l’activité n’est pas professionnelle (BIC - Champ d'application et territorialité - Exonérations - vente par des personnes physiques d'énergie d'origine photovoltaïque | bofip.impots.gouv.fr). En pratique, cela couvre la plupart des particuliers équipés en solaire jusqu’à 3 kWc. Ainsi, si vous vendez le surplus de votre installation 3 kWc, les revenus EDF OA sont exonérés d’impôt *○. Attention, cette exonération ne dispense pas de déclarer : il faut quand même indiquer le montant sur la déclaration annuelle (formulaire 2042 C Pro) même si c’est pour une ligne à 0 € imposable **. Dès que l’installation dépasse 3 kWc, en revanche, les revenus de revente sont imposables au titre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) *○. Le plus simple pour un particulier est le régime du micro-BIC (recettes annuelles < 77 700 €) avec un abattement forfaitaire de 71% sur les recettes de vente d’électricité. Concrètement, si vous touchez 500 € de vente EDF OA, vous ne serez imposé que sur 29% de cette somme en micro-BIC, à votre taux marginal d’impôt. Là aussi, il faut remplir le formulaire 2042 C Pro pour déclarer ces revenus.
Du côté de la TVA, le principe est celui évoqué plus haut : possibilité de 5,5 % ≤ 9 kWc sous conditions (arrêté du 08/09/2025) ** ; à défaut, 10 % jusqu’à 3 kWc (si réalisé par un pro dans une habitation de plus de 2 ans) **, 20 % au-delà (Actualité Service-Public : TVA 5,5 % et conditions). Cependant, un particulier ayant un contrat de revente peut opter pour un statut de micro-entreprise afin de récupérer la TVA sur son investissement. Pour cela, il doit remplir plusieurs critères : installation > 3 kWc, raccordée et avec un contrat de vente en surplus (pas de TVA récupérable si on ne vend pas effectivement, par exemple avec une batterie virtuelle) **, et les panneaux doivent être posés sur bâtiment (toiture en surimposition) **. S’il satisfait ces conditions, le particulier-producteur peut s’enregistrer (par exemple en micro-entreprise non assujettie franchise de base) pour que l’installation soit traitée comme une activité : il facturera alors la TVA sur l’électricité vendue à EDF OA (EDF OA est habitué et paiera HT+TVA), et pourra récupérer la TVA payée sur l’installation initiale *. En contrepartie, il perd le bénéfice du taux réduit 10% à l’achat (il paiera 20% puis les récupérera). Cette démarche a du sens pour des installations un peu plus grandes (ex : 6 ou 9 kWc) afin de récupérer plusieurs milliers d’euros de TVA initiale. Un conseil : faites-vous accompagner par un professionnel ou renseignez-vous sur impots.gouv.fr avant de choisir cette option.
Enfin, signalons que les panneaux solaires sont exonérés de taxe foncière lorsqu’ils sont installés sur le toit d’un bâtiment, et ce tant pour les particuliers que les entreprises**. En d’autres termes, ajouter des panneaux sur votre maison n’augmente pas la valeur locative cadastrale imposable. En revanche, des panneaux au sol peuvent, pour une entreprise, entrer dans l’assiette de la taxe foncière (cas des centrales au sol) **.
Exemples concrets – autoconsommation avec revente :
Vente de surplus (maison individuelle) : Madame Dupont installe 6 kWc de panneaux sur son toit. Elle autoconsomme en journée et le surplus part sur le réseau. Elle a déposé une DP en mairie et signé une CRAE avec Enedis pour injecter 6 kW *. Son installateur (RGE) a obtenu le Consuel (formulaire bleu) et Enedis a mis en service le compteur communicant. Madame Dupont a signé un contrat avec EDF OA qui lui rachète chaque kWh surplus au tarif réglementé en vigueur (mis à jour trimestriellement). Depuis 2025, la prime à l’autoconsommation pour ≤ 9 kWc est de l’ordre de 80 €/kWc, versée sur 5 ans. Comme son installation dépasse 3 kWc, les revenus qu’elle perçoit (quelques centaines d’euros par an) sont imposables. Toutefois, elle a opté pour le régime micro-BIC : par exemple, pour 500 € de revenu annuel, seulement 145 € seraient ajoutés à sa base imposable après abattement de 71%. Elle reporte ces revenus sur sa déclaration 2042 C Pro chaque printemps. Côté technique, son installation de 6 kW fonctionne en monophasé car c’est la limite acceptable ; si elle envisageait d’agrandir à 9 kW, elle devrait passer en triphasé.
Vente totale (agriculteur ou entreprise) : La SCEA du Soleil installe 36 kWc de panneaux sur le toit de sa grange pour un revenu complémentaire. Ici, la totalité de la production est injectée sur le réseau : l’exploitation n’utilise pas directement cette électricité. Le gérant a monté un dossier de raccordement Enedis (36 kVA triphasé), obtenu le Consuel et signé un contrat OA au tarif en vigueur pour ≤ 36 kWc sur bâtiment *☺. Les 36 kWc produiront environ 40 000 kWh par an. Ces recettes sont imposées dans le bénéfice agricole de la ferme (ou au choix en BIC à part). La SCEA étant assujettie à la TVA, elle a récupéré la TVA sur l’investissement initial important. Sur le plan administratif, la déclaration préalable en mairie a suffi (bâtiment existant, zone non protégée). L’installateur choisi était RGE QualiPV, condition requise pour bénéficier du tarif d’achat réglementé et sécuriser les aides*○.
On parle ici des systèmes non raccordés au réseau public, par exemple une maison isolée en site isolé, une cabane de montagne avec panneaux + batteries, ou tout simplement une installation qu’un usager décide de maintenir off-grid. Aucune énergie n’est échangée avec le réseau, ni soutirage ni injection – le site est électriquement indépendant.
Démarches réglementaires : Le principal avantage d’une installation autonome est qu’il n’y a pas de procédure de raccordement à gérer auprès d’Enedis, ni de contrat d’achat bien sûr. En revanche, cela n’exonère pas des règles d’urbanisme locales : l’ajout de panneaux sur le toit d’une construction existante nécessite toujours une déclaration préalable en mairie (sauf très petite installation au sol comme vue précédemment)*. Si le site est en zone classée, les exigences d’architecte des Bâtiments de France s’appliquent également. Mais du point de vue d’Enedis, aucune convention n’est requise puisqu’il n’y a pas de raccordement. Certains propriétaires informent tout de même Enedis par précaution s’ils conservent un compteur pour d’autres usages, mais ce n’est pas encadré officiellement.
Consuel et sécurité : Pour une installation 100% hors réseau, le passage du Consuel n’est pas obligatoire (le Consuel intervient légalement pour autoriser un raccordement au réseau public *♦). Toutefois, il est fortement recommandé de faire réaliser l’installation par un électricien qualifié qui s’assurera de la conformité NF C15-100, notamment pour prévenir les risques d’incendie ou d’électrocution. Si à terme on envisage de raccorder cette installation au réseau, il faudra alors faire certifier par le Consuel à ce moment-là. Notons que si l’on combine une installation autonome avec une alimentation de secours par le réseau (usage mixte), la situation devient délicate : techniquement, il faut absolument éviter tout retour sur le réseau (disposition anti-îlotage). Dans le doute, mieux vaut déclarer ce type d’installation hybride et installer un inverseur de source agréé. Pour résumer, en site isolé pur, pas de Consuel requis ni d’accord Enedis, mais une responsabilité totale de l’autoproducteur quant à la sécurité de son installation.
Aspects fiscaux : Ces installations n’engendrent aucun revenu, donc pas d’imposition ni de TVA collectée. L’investissement est en TVA à 20% si vous achetez vous-même le matériel. Si c’est une résidence principale de plus de 2 ans et que vous faites appel à un professionnel, vous pourriez bénéficier de la TVA à 10% jusqu’à 3 kWc (ce point restant à confirmer car le texte mentionne raccordée au réseau pour la TVA réduite**, ce qui exclurait a priori le hors-réseau). En l’absence de revente, la TVA à 10% est parfois refusée pour l’autonome pur, il faut donc vérifier avec l’installateur et les services fiscaux. Quant aux aides type prime à l’autoconsommation, elles ne s’appliquent pas ici car il n’y a pas de contrat de surplus.
Exemple – chalet isolé : Un refuge de montagne hors réseau s’équipe de 10 kWc de panneaux et de batteries de forte capacité. Le propriétaire a déposé une DP en mairie (site non protégé, >3 kWc donc DP nécessaire). Aucune convention avec Enedis n’a été signée, l’installation n’étant pas reliée au réseau public. Le système alimente le chalet en autonomie complète. Le Consuel n’a pas été sollicité formellement, mais l’installateur a suivi les normes en vigueur. Le refuge n’ayant pas de revenu de revente, aucune implication fiscale (hormis la TVA sur l’achat du matériel). Ce cas de figure reste marginal et concerne surtout des sites éloignés du réseau, mais il montre que l’obligation de sécurité (normes électriques) reste, elle, générale même hors réseau.
Sous cette catégorie, on regroupe les centrales photovoltaïques de forte puissance : grandes toitures solaires sur des entrepôts ou bâtiments tertiaires, fermes solaires au sol, ombrières de parking de grande envergure, etc. Ces projets, souvent supérieurs à 100 kWc voire en MW, sont généralement portés par des entreprises, des collectivités ou des exploitants professionnels. La législation ici combine les aspects vus précédemment (raccordement, contrat OA ou appels d’offres, fiscalité d’une activité commerciale) avec des obligations supplémentaires dues à la taille du projet.
Urbanisme et études d’impact : Les grandes installations doivent respecter les règles d’urbanisme en vigueur et, éventuellement, la réglementation environnementale. Pour les centrales au sol, la procédure dépend de la puissance et de la hauteur. D’après le code de l’urbanisme, une centrale au sol de puissance ≥ 3 MW nécessite un permis de construire *. En dessous de 3 MW, une déclaration préalable suffit en règle générale (sauf exception locale) *. Bien sûr, les surfaces en jeu étant importantes, un dossier DP comporte une étude de masse, d’intégration paysagère, etc., et la mairie peut imposer un permis de construire même pour une puissance moindre si l’emprise au sol est considérable. En zone protégée, toute installation ≥ 3 kWc impose un permis de construire *, ce qui signifie que même une ferme solaire de 100 kWc dans le périmètre d’un monument historique devra monter un permis avec avis des ABF.
Sur le plan environnemental, depuis un décret de 2022, les projets photovoltaïques bénéficient d’un seuil relevé pour les études d’impact. Aujourd’hui, une installation au sol ≤ 300 kWc est dispensée d’évaluation environnementale préalable *♣. Entre 300 kWc et 1 MWc, une étude d’impact environnemental peut être exigée au cas par cas (décision de l’autorité environnementale) *♣. Au-delà de 1 MWc (1000 kWc), une étude d’impact complète et systématique est obligatoire (ainsi qu’une enquête publique)*♣. Ces seuils ne concernent que les installations au sol : les centrales sur toiture ou ombrières sont dispensées d’évaluation environnementale quelle que soit leur puissance *♣, ce qui facilite grandement les projets sur grands bâtiments. En résumé, une ferme solaire de 5 MW nécessitera un permis de construire et une étude d’impact approfondie, alors qu’une toiture de 5 MW sur un entrepôt ne requiert “que” une déclaration préalable (et aucune étude d’impact formalisée, hormis l’étude de structure du bâtiment bien sûr).
Raccordement au réseau : Les installations industrielles dépassent souvent les capacités du réseau basse tension classique. Enedis impose généralement un raccordement en moyenne tension (HTA) au-delà de 250 kVA de puissance de raccordement. Cela signifie installer un transformateur élévateur (souvent un poste préfabriqué) pour injecter sur le réseau 20 kV. Le porteur de projet doit financer le poste de livraison et les éventuels travaux d’extension du réseau (ligne moyenne tension jusqu’au site). Les délais de raccordement sont plus longs que pour une petite installation : il faut compter plusieurs mois d’études et de travaux. Enedis délivre une Proposition de Raccordement spécifique avec un budget et un planning, valable quelques mois *•. Le contrat signé avec Enedis sera un Contrat d’Accès au Réseau et d’Exploitation (souvent toujours appelé CRAE) couvrant les protections, la maintenance, etc. Pour les gros projets, un accord de rattachement à un Responsable d’Équilibre est aussi nécessaire si l’électricité n’est pas vendue en OA (par exemple si vente directe sur le marché) *•. Toutefois, la plupart des centrales jusqu’à 500 kWc utilisent encore le cadre OA (vente totale) avec EDF OA, ce qui les dispense de gérer l’équilibre réseau elles-mêmes*•.
Consuel et sécurité : Sans surprise, toutes ces installations doivent obtenir un Consuel avant mise en service, comme n’importe quelle installation de production *♦. La documentation à fournir au Consuel est plus lourde : schémas unifilaires, notes de calcul, etc., via le dossier technique SC 144 à joindre aux attestations bleues/violettes (Dossiers techniques - CONSUEL). L’installateur doit être compétent et agréé pour ce type de travaux. Les normes de sécurité (NF C15-100 et NF C13-100 pour le HTA) sont strictes. Par exemple, il faut des protections de découplage (relais de protection type “59 minute” contre les surtensions, etc.) vérifiées lors du Consuel et par Enedis en recette de chantier. Enedis vérifiera également, lors de la mise en service, le bon fonctionnement des dispositifs de découplage et de protection de l’installation*•.
Contrat d’achat et vente de la production : Pour les puissances ≤ 500 kWc sur bâtiment, le producteur peut encore opter pour le contrat EDF OA avec tarif réglementé (selon l’arrêté du 6 octobre 2021) (Quelle réglementation photovoltaïque de 100 à 500 kWc ?). Par exemple, une centrale de 200 kWc sur un toit d’usine peut vendre à ~0,10 €/kWh sur 20 ans sans passer par un appel d’offres. En revanche, les centrales au sol de grande puissance n’entrent pas dans ce cadre : typiquement, >500 kWc au sol = obligation de participer aux appels d’offres nationaux (CRE) pour obtenir un tarif, ou bien vendre directement sur le marché via un contrat de gré à gré (PPA) si on renonce aux aides. Les appels d’offres introduisent d’autres obligations (cahier des charges, garantie financière, etc.) qui dépassent le cadre de cet article. Pour les puissances intermédiaires (ex : 1 MW sur toiture), on est souvent en limite de deux mondes et le porteur de projet choisira soit de fragmenter en projets de 500 kW pour profiter du guichet ouvert, soit de concourir en CRE pour l’ensemble. À noter que depuis 2023, les contrats d’achat OA (et primes) exigent que l’installateur ayant réalisé l’installation soit certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) ****. Pour les grandes centrales, c’est généralement acquis car les installateurs sérieux sont qualifiés, mais c’est devenu une condition formelle pour toucher les aides.
Obligations pour les professionnels et qualifications : Les installations de grande puissance doivent être réalisées par des entreprises qualifiées. En France, le label RGE QualiPV est indispensable pour les installateurs souhaitant faire bénéficier leurs clients des tarifs d’achat et primes publiques (QualiPV | Qualit'EnR). Il existe plusieurs niveaux de qualification QualiPV : par exemple QualiPV 36 (pour installations jusqu’à 36 kVA) et QualiPV 500 (jusqu’à 500 kVA) (QualiPV | Qualit'EnR). Une entreprise qui installe une centrale de 300 kWc devra être qualifiée QualiPV 500 pour être reconnue RGE sur ce projet. Cela garantit sa compétence tant sur la partie électrique que sur l’intégration au bâti si nécessaire. Par ailleurs, les professionnels doivent respecter les règles de l’art et les normes (NF C15-100, guide UTE C 15-712-1 pour le photovoltaïque, etc.). Sur les sites industriels, des contraintes supplémentaires peuvent exister : par exemple, en établissement recevant du public, il faut vérifier la conformité vis-à-vis du règlement de sécurité incendie (matériaux classés au feu, dispositifs d’arrêt d’urgence accessibles aux pompiers, etc.). De même, en zone ABF (bâtiment classé ou secteur sauvegardé), un professionnel devra proposer des solutions d’intégration visuelle (comme des tuiles solaires, ou une implantation en toiture discrète) pour obtenir l’aval des Architectes des Bâtiments de France.
Exemple – ferme solaire de 100 kWc au sol : Imaginons un projet de 100 kWc (environ 250 panneaux) sur un terrain agricole. L’exploitant constitue un dossier de déclaration préalable en mairie (puissance <3 MW, hauteur <1,80 m, donc DP suffisante) *. Le terrain n’étant pas en zone protégée, la mairie accepte le projet. Côté environnement, 100 kWc = ~0,5 ha de surface au sol : depuis 2022, aucune étude d’impact réglementaire n’est requise car ≤ 300 kWc *♣. Le développeur fait réaliser une étude de sol et une étude de productible solaire, puis signe une convention de raccordement avec Enedis pour un poste 100 kVA tri 400 V. Ici, 100 kWc se raccorde encore sur le réseau basse tension local en tri–400 V (Enedis vérifiera que le transformateur de quartier supporte l’injection). L’installation est construite au sol (structures fixes), entièrement clôturée. Après travaux, le Consuel passe et certifie l’installation (formulaire bleu, production sans stockage). Enedis pose un compteur et raccorde la ferme solaire au réseau. Le porteur de projet a opté pour un contrat de vente totale OA à ~0,10 €/kWh (tarif 100 kWc sur bâtiment; toutefois au sol ce projet pourrait être éligible qu’à un tarif moindre ou un appel d’offres – mais supposons qu’il entre dans la catégorie <500 kWc via l’arrêté 2021). Pendant 20 ans, la production (~110 000 kWh/an) sera vendue pour un revenu d’environ 11 000 € par an. L’exploitant agricole déclare ces revenus en BIC ou dans son résultat agricole. Il a récupéré la TVA sur l’investissement initial important. Ce projet a nécessité l’intervention d’un installateur certifié QualiPV, compétent pour le montage au sol et le raccordement. En exploitation, le producteur devra assurer la maintenance (vérifications électriques, nettoyage, etc.) et reste responsable vis-à-vis d’Enedis du respect des conditions de raccordement (injecter dans les limites convenues, maintenir les protections actives).
Exemple – grande toiture industrielle 1 MWc : Une société logistique couvre 1 ha de toiture d’entrepôt avec 1 MWc de panneaux. L’installateur s’occupe de la déclaration préalable en mairie (toiture existante, DP suffisante). Pas d’étude d’impact requise (installation sur toiture dispensée d’évaluation environnementale)*♣. Enedis planifie un raccordement au réseau moyenne tension 20 kV, avec un poste de livraison dédié sur le site. Le Consuel est obtenu après une inspection rigoureuse. La société a le choix entre vendre via l’obligation d’achat (mais >500 kWc normalement pas éligible, sauf éventuelle dérogation multi-installations) ou via un appel d’offres CRE. Supposons qu’elle ait remporté un appel d’offres : elle signera un contrat de vente à EDF OA mais au tarif proposé lors de l’appel d’offres (environ 0,06-0,08 €/kWh selon les offres actuelles). Là aussi, 20 ans de revenus sécurisés. L’électricité injectée (sur le 20 kV) alimente des milliers de foyers alentours. Le projet, piloté par des professionnels RGE, respecte les normes et a impliqué un contrôle ABF car l’entrepôt est en vue d’un monument historique (panneaux finalement posés en retrait pour limiter la visibilité). Ce type de centrale devra également être déclaré à l’assureur de l’entrepôt, car la valeur et les risques changent (poids sur toiture, risque électrique).
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*(Faut-il une autorisation d'urbanisme pour poser des panneaux ...)
** (Arrêté du 8 septembre 2025 (TVA 5,5 % ≤ 9 kWc : critères))*◘(Consuel pour panneau solaire ? le guide 2025 - Sunethic)*○(Installation de panneaux solaires : vous avez droit à des aides ! | Ministère de l’Économie)*♦Consuel électrique : le certificat de conformité électrique*•(Enedis Particuliers | Raccordement Production Electrique Photovoltaique)*♣ (Modification des critères pour l’évaluation environnementale des projets solaires – pv magazine France)*☺(Tarifs de rachat photovoltaïque : les montants en 2025 - Hello Watt)
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